La série “Animistic Glass” (2024) d’Igor Jesus se prête à deux lectures parallèles : un commentaire sur la liquidité à la fois dans le processus photographique et comme métaphore de la modernité contemporaine, et, comme l’évoque le titre, le réalisme magique et le matérialisme animiste en tant que point de vue alternatif sur la réalité. L’appareil photo, équipé d’objectifs fabriqués de manière artisanale - dans lesquels le cône de lumière est sculpté avant de sensibiliser la pellicule - transforme les sujets photographiés : les objets solides représentés sont dans une sorte d’état liquide. Cette liquidité renvoie à la métaphore de Zygmunt Bauman sur la modernité dans la société contemporaine. Elle évoque également la logique animiste énoncée par Henry Garuba. Selon Garuba, le réalisme magique est une tentative de capturer la réalité à travers une vision multidimensionnelle du monde qui peut saisir à la fois ses parties visibles et invisibles. Le verre animiste nous donne accès à une cosmographie alternative à celles que nous validons systématiquement comme étant le réel et la vérité. Il nous invite à adopter une approche plus flexible, plus proche d’une voie liquide, qui pourrait être une ligne de conduite plus appropriée pour comprendre un monde en constante transformation.

Jesus a exposé à l’Escola das Artes, Porto, au Rialto6, Lisbonne, à la Capela Carlos Alberto, Porto, au Kunstraum Botschaft, Berlin, au Künstlerhaus Bethanien, Berlin, à la fondation EDP et ailleurs. Ses œuvres sont conservées dans des collections publiques, telles que la collection António Cachola, la collection Fernanda Ribeiro, la collection de la fondation EDP, la collection Norlinda et José Lima, TFRA-Teixeira de Freitas e Associados, Lisbonne, Portugal, ainsi que d’autres collections privées au Portugal, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Brésil. L’artiste est né en 1989 à Lisbonne, où il vit et travaille.

La Galerie Francisco Fino a commencé ses activités en 2012 avec la présentation d’expositions dans différents espaces culturels de la ville de Lisbonne. Opérant sur différents territoires – institutions muséologiques et établissements commerciaux – la galerie s’est présentée, dans les premières années, sous un format nomade, en phase avec la dynamique de mobilité du système artistique contemporain. La galerie mobile présente, entre autres, des expositions d’artistes tels que Fernanda Gomes, David Maljković et Tris Vonna-Michell. En 2017, la Galerie Francisco Fino s’est installée à Lisbonne, tout en continuant à tisser des liens avec des institutions et des événements qui forment le réseau artistique. Parallèlement à son activité commerciale, la Galerie Francisco Fino se veut être comme un espace de dialogue entre artistes, curateurs et autres acteurs du monde de l’art, engagés dans l’esthétique et la cartographie culturelle contemporaine.